Ordonnances « travail » : de la réduction des droits au mépris social
lundi 11 septembre 2017 par JMT
Voici au grand jour la Macronésie dans toute sa splendeur : cadeaux royaux pour "gros" riches qui vont pouvoir continuer à boursicoter (et au passage, baisement des "petits" riches dont l’immobilier est prépondérant dans le patrimoine, bien fait pour eux ! :-) et accablement général des pauvres (sans oublier le mépris continu envers eux, France d’en-bas, sans-dents et autres joyeusetés de cette caste qui sous des étiquettes différentes a les mêmes pratiques, voir les articles précédents) et de ceux qui ne peuvent compter que sur leur travail pour vivre.
Au lieu de renforcer les syndicats pour un vrai dialogue social en facilitant la syndicalisation (curieusement les professions très syndicalisées fonctionnent parfaitement, ce qu’on ne peut dire des autres), on continue leur mise sous perfusion financière et on les contraint à collaborer (collabos-rateurs ? :-) : pourquoi croyez-vous que la loi sur la transparence ne s’adresse qu’aux politiques et pas aux syndicalistes ? Dans la suite des petites brimades ordinaires, pourquoi seules les cotisations aux syndicats sont-elles fiscalement déductibles (en fait c’est même un crédit d’impôt de 66% ce qui coupe sous le pied l’argument qu’en France on ne se syndique pas faute d’argent !!!) et pas les dons qui, comme dans d’autres pays, pourraient alimenter de vraies caisses de solidarité pour que les grèves soient équitables et que les grévistes puissent résister face aux employeurs aux moyens financiers quasiment sans limites (car comme nous l’ont appris les Pinçon-Charlot, les seuls vrais communistes sur cette terre sont les très riches dont la caste est solidaire face au reste de la société)
Le fait que cet article soit publié pour le 16ème anniversaire de l’un des coups d’état contre la démocratie sans doute le plus subtil et le mieux abouti est bien évidemment le fruit d’un pur hasard ...fabriqué de toutes pièces :-)
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BONUS 12 SEPTEMBRE :
AID soutient bien évidemment les manifestations partout en France contre ces ordonnances et notamment à Saint Denis de la Réunion :
* "Les fainéants sont dans la rue" scandent les manifestants
Ce mardi 12 septembre 2017 signe la première mobilisation sociale sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Le point qui fâche : la loi Travail. À La Réunion, l’intersyndicale CGTR-FSU-Unef-Solidaires a lancé un appel à la mobilisation. Des membres de FO devraient également être de la partie. 2000 personnes selon les organisateurs, 1500 selon la police, sont dans les rues de Saint-denis. Suivez cette mobilisation en live. Les manifestants ont quitté le Jardin de l’État peu avant 10 heures pour rejoindre la préfecture (Photo rb/www.ipreunion.com)
• 11h30 - La tête du cortège arrive près de la préfecture et reste au niveau de la rue Labourdonnais. L’ambiance est toujours présente dans le défilé !
Manif contre la loi Travail à Saint-Denis - Ambiance dans le défilé ! pic.twitter.com/EDYiIY4On9 — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017
• 11h01 - La manifestation arrive au Monument aux Morts au moment où le carillon de l’horloge de l’ancien Hôtel de Ville sonne 11h00 🕰🛎
• 10h57 - "Derrière la loi travail se cachent le capital, les luttes sociales et la grève générale", scandent les manifestants. Voilà Emmanuel Macron et le gouvernement d’Édouard Philippe prévenus... ✊🏼
• 10h55 - Danio Ricquebourg, CGTR Ports et Docks 🚢 🛥, explique son opposition à la réforme de la loi travail
#974 #LaRéunion #CodeDuTravail Danio Ricquebourg, GTR Ports et Docks, explique son opposition à la réforme de la loi travail pic.twitter.com/iP3G5ijHDo — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017 • 10h51 - Selon les forces de l’ordre environ 1 500 personnes participent à la manifestation
• 10h45 - Le cortège arrive vers la rue Félix-Guyon où le Collectif des commerçants en colère barrait la circulation ce lundi. Pas de chance pour les automobilistes, avec le passage du cortège cette fois ce sont les forces de l’ordre qui coupent le trafic
• 10h44 - Le député Insoumis Jean Hughes Ratenon est parmi les manifestants
#974 #LaRéunion #CodeDuTravail Le député Insoumis Jean Hughes Ratenon est parmi les manifestants contre la réforme de la loi travail pic.twitter.com/SDuBWPpbta — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017
• 10h41 - Jacky Balmine de la CGTR BTP et d’autres représentants syndicaux annoncent que 2 000 personnes manifestent. Ils attendent encore d’autres manifestants
• 10h24 - La circulation est interrompue dans la rue Sainte-Marie. Les manifestants continuent de scander des slogans hostiles aux ordonnances réformant le Code de travail
• 10h24 - "Nou lé pa plus, nou lé pa moin !" scandent les manifestants. Pour l’histoire, il convient de noter que ce slogan a été lancé pour la première fois par le député PCR Laurent Vergès du haut de la tribune de l’Assemblée nationale pour revendiquer l’égalité du Smic et des prestations sociales entre La Réunion et la Métropole
Les manifestants de la CGTR crient "les fainéants sont dans la rue", en réponse aux récentes déclarations d’Emmanuel Macron. La circulation devrait être coupée d’ici quelques minutes.
• 10h22 - Les secrétaires généraux Port et Docks et BTP - Jacky Balmine, Danio Ricquebourg - discutent avec Marie-Hélène Dor de la FSU. Jacques Bughon du secteur automobile participe également à la discussion. Le cortège repart tout doucement dans la rue de Paris et se dirige à l’angle de la rue Sainte Marie.
• 10h19 - Le Saiper, Solidaires, la FSU et Sud ont également répondu à l’appel à manifester. La mobilisation est à l’arrêt depuis une dizaine de minutes. Les fédérations CGTR métallurgie et services sont également de la partie.
• 10h15 - Comme au niveau national, l’union départementale FO n’a pas appelé à la manifestation, mais, a déclaré "soutenir les iniatives" de ses fédérations locales : Katell Louarn (FO) réagit à ce non appel à la manifestation
#974 #LaRéunion #CodeDuTravail Katell Louarn de FO réagit au non appel à la manifestation de l’union départementale FO pic.twitter.com/kkiIBFi19V — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017 • 10h11 - Parmi les personnalités présentes dans le défilé se trouvent notamment le maire du Port Olivier Hoarau (PLR) et la députée de la deuxième circonscription Huguette Bello (PLR)
• 10h09 - "L’ambiance monte" constatent nos journalistes sur place. Le cortège progresse doucement dans la rue de Paris. "Les jeunes en ont assez, la précarité n’est pas un métier" peut-on lire sur les pancartes de l’UNEF (syndicat d’étudiants)
• 10h06 - En tête de cortège les chauffeurs de salle de la CGTR assurent l’ambiance comme à chaque fois lors de ce type de manifestation 🎤✊🏼🥁
#974 #LaRéunion #CodeDuTravail Grosse ambiance pour cette première manifestation depuis l’élection de @EmmanuelMacron pic.twitter.com/MZgY3HE1Tn — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017 • 09h55 - Le cortège quitte le Jardin de l’État pour rallier la préfecture. L’UNEF (syndicat d’étudiants) ouvre la marche suivi de la CGTR. Des manifestants arrivent dans le sens inverse du défilé et rejoingnet cette première manifestation sous l’ère Macron contre la loi travail.
#974 #LaRéunion #CodeDuTravail Stephenson Lallemand (#CGTRBTP) dit son opposition aux contrats de chantier pic.twitter.com/VMofLodiiR — Imaz Press Réunion (@Ipreunion) 12 septembre 2017
Pour comprendre -
Emmanuel Macron fait face ce mardi à la première mobilisation sociale de son quinquennat avec l’appel à des grèves et manifestations partout en France lancé par des syndicats qui dénoncent la réforme du code du travail comme une "régression sociale".
Lire aussi - Réforme du Code du travail : Macron face à l’épreuve de la rue et des grèves
Cette première journée de mobilisation contre la loi travail vise les ordonnances du code du travail, dévoilées la semaine dernière par le gouvernement. Le projet prévoit 36 mesures, qui n’ont pas manqué de faire réagir les syndicats. Entre autres : le plafonnement des indemnités prud’homales, le fusionnement des instances représentatives du personnel, le licenciement économiques.
Lire aussi - 36 mesures qui divisent les syndicats en Métropole et à La Réunion
Une première épreuve de la rue pour Emmanuel Macron, qui se prépare à un rassemblement national. Sur l’île, le défilé devrait partir à 9 heures du Jardin de l’État, à Saint-Denis, pour rejoindre la préfecture. Plusieurs perturbations ont été annoncées dans les écoles autour de la surveillance et de la restauration scolaire.
Lire aussi - Le point sur les perturbations dans les écoles ce mardi
À La Réunion, l’intersyndicale CGTR-FSU-Unef a lancé un appel à la mobilisation. Le syndicat Solidaires les a également rejoint. Du côté de FO, l’union départementale affirme soutenir les initiatives de ses membres sans pour autant appeler à descendre dans la rue.
Lire aussi - Les paradoxes de Force Ouvrière
Parallèlement, Emmanuel Macron a déclaré depuis Athènes qu’il ne céderait rien "aux fainéants, aux cyniques et aux extrêmes". Un message clair aux manifestants de ce mardi. Les réactions indignées se sont enchaînées : le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, s’est notamment dit "scandalisé" . L’Elysée n’a pas eu d’autre choix que de préciser le propos du chef de l’État via Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, qui a assuré que le président visait "ceux qui n’ont pas eu le courage de faire les réformes nécessaires" durant les "trente dernières années". Autrement dit ses prédécesseurs François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Reste à voir comment réagira t-il face à cette première épreuve de la rue sous son quinquennat.
ts/rb/mp/mb/www.ipreunion.com
Ordonnances « travail » : de la réduction des droits au mépris social
Les cinq ordonnances de 160 pages révèlent sa conformité avec le projet de loi d’habilitation. La logique est de fragiliser les droits du travailleur dans l’entreprise :
L’accord d’entreprise permettra de légitimer et sécuriser les décisions de l’employeur et dans les entreprises, le patron pourra négocier sans les syndicats ;
La capacité juridique de contestation par les syndicats d’un accord d’entreprise pour des raisons de légalité (délais, charge de la preuve, pouvoirs du juge) est fortement réduite ;
Face à un licenciement sans « cause réelle et sérieuse », la capacité juridique du salarié à contester est, elle aussi, réduite (motivation dans la lettre de licenciement, délais de saisine et pouvoirs du juge) ;
La réparation est fortement réduite pour les salariés en cas de licenciement injustifié, et le juge devrait appliquer un barème obligatoire de réparation forfaitaire, assurant ainsi à l’employeur une situation sécurisée ;
Les droits des salariés, confrontés aux décisions des multinationales sont réduits par des mesures destinées à faciliter les licenciements pour motif économique ;
La contestation des conditions de recours aux CDD et aux contrats temporaires est réduite par la convention ou un accord collectif de branche ;
La capacité de résistance d’un salarié sur la base de son contrat de travail à un accord d’entreprise est fortement réduite ;
La fusion des institutions qui en sont chargées réduira l’éventail des consultations dans le cadre d’un nouveau Comité social et économique, dont la définition, la composition et les moyens ne sont pas encore fixées.
On dénonce ainsi l’atteinte à la dignité humaine dans le travail, et l’adoption de certaines dispositions qui pénaliseront plus particulièrement les femmes.
Souvent précaires, en familles monoparentales, chargées des tâches domestiques et d’éducation des enfants, elles restent les plus vulnérables.
On constate enfin que le gouvernement qui voulait juste « assouplir » le droit du travail pour favoriser l’emploi, est allé plus loin dans une réduction des droits, en facilitant des mesures par branches ou entreprises avec une représentation syndicale affaiblie, en légitimant et en sécurisant les décisions unilatérales de l’employeur, sans favoriser ni l’emploi, ni l’investissement.
Les ordonnances accentueront l’asymétrie de position en faveur des employeurs. Elles sont la marque d’un très grand mépris social. Sans débat public, elles seront adoptées le 20 septembre 2017 et publiées au Journal officiel, et la loi de ratification adoptée par le Parlement avant la fin du même mois.
Dr Bruno Bourgeon, président d’AID, d’après la Ligue des Droits de l’Homme
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* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Lundi 11 Septembre 2017 - 10:17
* Courrier des lecteurs dans Clicanoo.fr du 11 Septembre 2017 à 13h54
* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien du 13 Septembre 2017 :
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