AID Association initiatives dionysiennes
Foulard par ci, pape par là, l’offensive des religions ne faiblit pas

LAICITE EN DANGER

Est-ce qu’Edvige et Cristina fichent l’assiduité religieuse ?

samedi 13 septembre 2008 par JMT

La faible culture politique des français qui découle d’une éducation nationale progressivement privée de moyens, de la disparition de syndicats et de partis politiques assurant la formation des militants et sympathisants et de l’omniprésence d’une télé-poubelle dont les missions réelles ne comprennent pas celles de rendre les gens aptes à vivre dans un monde compliqué mais à les téléguider, fait qu’un principe comme la laïcité,l’une des bases ESSENTIELLES de notre République est totalement incompris par un nombre croissant de citoyens qui se comportent en l’affaire comme des moutons bêlant derrière des "pasteurs" pas très honnêtes.

Ce qui est plus grave en revanche, c’est que nombre d’élus, soit ne comprennent rien non plus à la laicité parce qu’ils sont issus de milieux qui ne la pratiquaient pas, soit parce qu’ils surfent sur une opinion publique dont ils pensent qu’elle a des "croyances" en matière de laicité cuisinée à la mode locale et qu’il faut donc s’y plier. Libre à certains partis de droite dont on sait que les accointances avec l’Eglise et la Mosquée sont le fonds de commerce, mais cela devient particulièrement regrettable quand il s’agit de ce qu’on continue, par habitude, à appeller la "gauche", une gauche décidément bien éloignée des préoccupations basiques des gens malgré ses discours électoraux .

A moins que dans un "trip" néomillénariste, les citoyens soient désormais tellement désabusés de la parodie de politique qu’on leur inflige ,que certains ne puissent faire autre chose que de s’abandonner aux sirènes confessionnelles dans l’espoir qu’après voire ailleurs ce ne soit pas pire qu’ici.

A noter qu’en métropole, la république se laisse entraîner à des dérapages sous prétexte qu’un chef religieux vient fêter le 150 e anniversaire d’apparitions sujettes à caution et qui se sont transformées en exploitation commerciale de la crédulité humaine.

Après la bataille ! Réflexions sur cette "affaire du voile"

12 Septembre 2009 par Hubert HERVET

L’interdiction des signes religieux ostensibles à l’ ECOLE n’est pas faite pour protéger les élèves d’une conversion religieuse de quelque ordre que ce soit .

C’est pourtant ce qui a été dit par une élue de la REPUBLIQUE en démarchage au RECTORAT , pour faire entendre raison à ces gens qui ne "connaissent rien à la vie réunionnaise" selon ce qui se dit ici ou là. !

A la sortie de l’entretien, les demoiselles voilées pouvaient revenir à l’école avec le bandana ." L"affaire" était donc close !

Victoire pour les uns ? affront pour les autres ?.

Le problème ne se pose pas en ces termes, même s’il semble réglé. Souhaitons toutefois que cette victoire ne soit pas celle de ceux qui voudront faire pression sur les autres élèves musulmanes, beaucoup plus nombreuses, pour qu’elles manifestent leur appartenance et les y obligent éventuellement.

Personne ne le saura, personne ne les protégera contre ces pressions plus ou moins amicales,. plus ou moins acceptées sous peine alors d’être montrées du doigt par les plus "traditionnalistes"

Mais on peut regretter aussi, à l’occasion de cette entrevue rectorale, ce qu’il faut bien appeler un dérapage.

A la sortie de l’entretien, ou avant celui-ci, a été évoquée "la charia laïque !", cette charia qui, dans son acception non détournée comme elle l’est dans ce cas, a failli être adoptée par l ’ONTARIO ,il y a 2ans, pour régler les conflits interindividuels des tenants de la religion qui l’appliquent là où cette religion est constitutionnelle. Au bénéfice des femmes, vraisemblablement !.

Une telle expression, calculée ou résultat de la passion médiatisée, relève d’une double diffamation.

* D’abord à l’égard des laïques , qui considèrent que la loi est indépendante de la religion et qu’une telle expression renvoie aux excès que l’on connaît ;

* Ensuite, à l’égard de ceux des musulmans (qui la souhaiteraient) , dans la mesure où elle se trouve associée à la LAÏCITE en terme péjoratif, pour la mépriser.

A ce mépris, nous répondrons par le mépris à cette élue dont les positions respectables vis à vis du féminisme viennent d’être entachées d’un faux pas : on ne souhaite pas que l’avenir nous donne malheureusement l’occasion de le rappeler. !

L’éveil de la Raison est du rôle de l’ ECOLE qui apporte des "connaissances", non des croyances ,qui ne relèvent pas de la Raison !

Elle a, certes, à apporter des informations sur le fait religieux - c’est au programme !- et aussi sur les conséquences des fanatismes religieux inhérents à toute religion, dont la logique de pouvoir est de faire des prosélytes et de maintenir ses ouailles dans le troupeau sous la direction de ses pasteurs. L’actualité illustre bien ce phénomène ! Et avec quel brio !! ,C’est pour cela que l’ ECOLE ,élément de la sphère publique, est à l’écart des religions.  ! Si la France a séparé le domaine public de l’emprise du religieux, c’est à la suite, faut-il encore le répéter, d’une longue histoire qui eut son terme par la loi de séparation des églises et de l ’ ETAT de 1905.comme l’a rappelé fermement l’ éditorial d’un journal local du 9 septembre replaçant le problème dans cette histoire et dans l’actualité contemporaine.

On est prompt à se référer à l’histoire, parfois dévoyée, quand cela sert mais on ferme les yeux quand les principes de la REPUBLIQUE sont attaqués , si cet aveuglement peut être récupéré électoralement . C’est peut être la règle du jeu de la démocratie d’opinion , cette opinion qu’on ausculte, plus qu’on ne l’ éduque ! Alors acceptons cela mais réagissons si c’est choquant !

La REPUBLIQUE ne considère pas ses CITOYENS selon leur religion ou leur origine ethnique ; ce faisant elle refuse l’organisation sociale en communautés. L’ECOLE publique, LAÏQUE, dans sa nature, parce que c’était l’esprit de ses fondateurs , obéit à cette règle puisqu’elle a à former des CITOYENS et elle a le devoir d’expliquer la nature de cette laïcité qui n’est pas la caricature de ce qui est diffusé ici ou là..

LA LAÏCITE relève d’un autre domaine que celui de la TOLERANCE avec laquelle elle est volontairement et abusivement confondue. La tolérance relève des relations individuelles, de la morale privée ; la laïcité est une valeur de vie collective entre êtres EGAUX devant la LOI . Elle relève du DROIT.

Des attitudes contraires à ce principe renforcent les tendances grégaires du communautarisme .

C’est grâce à cette valeur de la REPUBLIQUE que la REUNION a pu résister à cette tendance. Il y des discours et des comportements proches de ce communautarisme qui peuvent inquiéter à la REUNION !

Est-ce un désir ,non publiquement avoué, d’une majorité ou minorité agissante s’appuyant sur une majorité supputée, de voir une telle organisation s’installer dans cette île ?

Heureusement encore , pense - t ’on, des laïques de toutes origines sont prêts à défendre cette valeur universelle qu’est la LAÏCITE, à moins qu’eux aussi soient sensibles à ce chant des sirènes maléfiques. Alors il serait déjà trop tard ! Serait-il déjà trop tard ?

- Ah ! pourquoi ne nous a -t ’on pas prévenus plus tôt, diront - ils alors en se réveillant !

A moins que leurs moyens ne leur ait permis de regagner à temps la REPUBLIQUE en France métropolitaine , si elle n’est pas elle aussi, contaminée. !

La LAÏCITE est une spécificité française. Spécificité pour spécificité, je préfère celle qui rassemble les Citoyens et Citoyennes à celle qui sépare, divise. Quel que soit le voile de bonne entente dont on habille la spécificité réunionnaise., je préfère celle qui refuse la différence des droits pour de pseudo droits à la différence , droits par ailleurs protégés ,qui s’exercent dans la vie privée, sans problème, mais en dehors du domaine public auquel appartient, entre autres, l’ ECOLE .

La REPUBLIQUE n’est pas parfaite mais ne soyons pas complices de ceux qui, inconsciemment ou volontairement , en attaquent les fondements. Ils sont nombreux et parfois haut placés ! La LAÏCITE est l’un de ses fondements . Il faut le défendre même au prix de l’incompréhension passagère.

Il faut l’expliquer ! On ne m’en voudra pas de m’y être essayé si toutefois je n’y suis pas arrivé à le faire.

H.HERVET Président de l’UFAL 974, Républicain inquiet !

Communiqué de la LDH

10 septembre 2008 – La République n’est la fille aînée d’aucune confession

Le voyage de Benoît XVI en France amène la Ligue des droits de l’Homme à rappeler quelques principes qui lui paraissent essentiels.

Si nul n’entend contester à l’Eglise catholique le droit de s’exprimer au sein de l’espace public, ceci n’impliquait pas une telle occupation de cet espace.

Au point qu’il apparaît que Benoît XVI bénéficie ainsi de privilèges dont nul chef d’Etat n’a bénéficié, pas plus, d’ailleurs, qu’une organisation laïque ou confessionnelle.

Ce sont les citoyens qui pâtissent de cette démesure.

A celle-ci s’ajoute que la remise en cause du pacte laïque par le président de la République, exprimée au Latran et à Ryad, et la volonté qu’il a maintes fois manifestée de modifier la loi de 1905 ne peuvent que donner le sentiment que cette visite comprend une dimension politique destinée à remettre en cause le dispositif laïque français.

Rappelant que ce dispositif est le fruit d’un compromis qui permet à chacun de vivre sa foi ou son absence de foi comme de partager des valeurs communes grâce à un pacte civique qui exclut que les confessions débordent sur le champ politique ou imposent leurs normes à d’autres que leurs membres, la LDH est totalement attachée au maintien de ce dispositif.

Dans un moment où il faut mettre notre société à l’écart du communautarisme et y rétablir l’égalité des droits, sérieusement malmenée par les conditions sociales et les discriminations, la remise en cause de la laïcité porterait atteinte à la paix civile.

Par ailleurs, la LDH tient à souligner que le principe d’égalité entre les hommes et les femmes est un principe constitutionnel. Visiblement l’Eglise catholique, comme toutes les autres confessions, n’a pas su se réformer sur ce point et continue à vouloir restreindre les libertés des femmes, notamment celle d’avorter.

Sur ce point, la LDH réaffirme qu’il n’est pas du pouvoir des églises d’interdire aux femmes le plein exercice de leur liberté de choix.

Plus généralement, les normes de l’Eglise catholique ou d’une autre confession n’ont pas à être imposées à l’ensemble d’une société, au risque d’ailleurs de produire des effets désastreux pour certaines d’entre elles, par exemple lorsque l’usage du préservatif est prohibé.

C’est pourquoi la LDH entend rappeler que le socle laïque que nous avons construit est un bien commun qu’il nous appartient de préserver et de renforcer, parce qu’il est un des éléments essentiels de notre liberté de conscience.

La laïcité ne doit pas plier devant Benoît XVI

Appel autour de la venue de Benoit XVI en France du 12 au 15 septembre.

Signer l’appel

Le pape a le droit de venir en France. Loin de nous l’idée de nous y opposer parce que nous sommes laïques. Mais cet accueil officiel, sur un mode révérenciel et sur fonds publics, ne va pas de soi.

En tant que chef d’un État, Benoît XVI ne mérite guère l’enthousiasme d’une démocratie laïque et égalitaire. À la tête d’un petit État théocrate et patriarcal, il use essentiellement de son siège d’observateur permanent à l’ONU pour faire reculer tout programme en faveur de la planification familiale, des droits des femmes, de la lutte contre le sida, ou des minorités sexuelles.

Souvent aux côtés des pires dictatures de l’Organisation de la Conférence islamique.

En tant que leader religieux, Benoît XVI est un pape ultraconservateur et liberticide. Sa vision du catholicisme, promue à travers des mouvements comme l’Opus Dei ou la Légion du Christ, est dogmatique, étroite, antiféministe, inégalitaire, hostile à un véritable œcuménisme et à l’esprit moderniste de Vatican II.

Il n’y a vraiment pas là matière à révérence. Mais c’est l’affaire des croyants.

En tant que citoyens laïques, notre vigilance est ailleurs.

Nous tenons à profiter de cette visite en France pour dire et redire notre refus de la « laïcité positive », un terme utilisé par Benoît XVI puis revendiqué par Nicolas Sarkozy, dans son livre « La République, les religions et l’espérance », et plus encore dans ses discours présidentiels de Latran et Ryad.

Comme l’immense majorité des Français, nous sommes attachés à la laïcité sans adjectif. C’est à dire à une laïcité qui distingue bien la sphère de la puissance publique de la société civile et de la sphère privée. Cette séparation tient sagement à distance le politique du religieux, dans l’intérêt des deux.

Nous refusons l’évolution de cette laïcité vers une religion civile à l’américaine, le subventionnement public des lieux de culte, ainsi que l’assouplissement de la vigilance envers les sectes.

Nous appelons au contraire à une vigilance vis-à-vis de tous les intégrismes. Cette vigilance passe par une revalorisation du lien social sur un mode laïque, un soutien aux associations de quartier luttant pour le vivre ensemble et la défense de l’école publique.

Nous le disons sans détour : dans la transmission des principes de la République, le curé, le pasteur, le rabbin ou l’imam ne pourront jamais remplacer l’instituteur.

Nous ne pensons pas, comme le chef de l’État, que le plus grand mal des banlieues soit d’être devenues des « déserts spirituels », mais d’être devenues des ghettos souffrant d’un ascenseur social bloqué, de la flambée des prix immobiliers, du recul des services publics et du manque de mixité sociale.

Nous n’avons pas la prétention de croire, comme lui, que « Dieu est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme ». Mais nous sommes sûrs d’une chose, pour fondamentale qu’elle soit, la question spirituelle ne nous semble pas relever des missions du chef de l’État, dont le rôle est plutôt de s’occuper de la question sociale.

Si le catholicisme fait incontestablement partie du patrimoine culturel de la France, la France n’est plus la « fille aînée de l’Église » depuis quelques siècles déjà, mais une République séparée des Églises.

Son objectif n’est pas de veiller à ce qu’un plus grand nombre de Français croient mais vivent mieux, toujours plus libres et plus égaux, ensemble.

Telle devrait être la mission que se fixe un président de la République. Telle est notre espérance.

Signer l’appel

Premiers signataires

André Bellon, ancien Président de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale - Gilles BON-MAURY, Président d’HES (Homosexualités et Socialisme) - Olivia CATTAN, Présidente de Paroles de Femmes - Martine Cerf, Présidente d’Egale - Chahla CHAFIQ, Écrivaine - Antoine Détourné, Président du Mouvement des Jeunes Socialistes - Caroline Fourest, journaliste et essayiste - Christophe Girard, maire adjoint, Paris - Bernard Graber, Secrétaire général de l’Union rationaliste - Catherine Kintzler, Philosophe, mezetulle.net - Safia Lebdi, Présidente ’Les Insoumis-es’ - Jacques Miquel, responsable du CCMM Roger Ikor - Patrick Pelloux, président de l’Association des Médecins Urgentistes de France - Henri PENA-RUIZ, Philosophe, écrivain, ancien, membre de la Commission Stasi - Marie Perret, Philosophe - Yves Pras, Président d’Europe et laïcité - Jean-Baptiste Prévost, Président de l’UNEF - Louis ROGER, président de l’Union mondiale des Libres Penseurs - Françoise SELIGMANN, Présidente d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme - Bernard Teper, président de l’UFAL - Monique Vézinet, Secrétaire nationale de l’UFAL - Arlette ZILBERG, Laïcité Ecologie Association

Organisations signataires

ProChoix - Union des FAmilles Laïques (UFAL) - Laïcité Ecologie Association, Paroles de femme - Les Insoumis-es - CCMM Roger Ikor - Fédération française des Centres LGBT - Comité IDAHO (International Day Against Homophobia) - An Nou Allé (association des noirs LGBT de France) - Quazar, cultures et libertés homosexuelles - Planning familial des bouches du rhône - TJENBÉ RÈD ! Mouvement civique pour l’action & la réflexion sur les questions noires, métisses & LGBT - Couleurs Gaies, le Centre LGBT de Lorraine Nord

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AID a signé la pétition.

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