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LA GUERRE DES RICHES AUX PAUVRES CONTINUE

mardi 21 juillet 2009 par JMT

Le déploiement des sous-marins Dolphin et navires de guerre israéliens en Mer Rouge “doit être pris au sérieux : Israël est en train de se préparer à la complexité d’une attaque contre l’Iran”. C’est ce qu’a déclaré au Times de Londres, hier, un fonctionnaire israélien de la défense.

Après les années de la planification et celles des programmes d’ajustement structurels sous la houlette des bailleurs de fonds, les pays les plus pauvres doivent "réinventer" leurs Etats respectifs pour fabriquer un nouveau modèle de développement.

Au dernier jour de leur sommet, les huit pays les plus riches, rejoints par les nations émergentes et africaines, ont abordé la question de la sécurité alimentaire. Ils ont finalement décidé de débloquer 20 milliards de dollars sur trois ans pour lutter contre la faim dans le monde.

Depuis le début de l’année, les États-Unis et l’OTAN ont indiqué à maintes reprises en paroles et par des actes leur intention d’établir leur revendication territoriale et d’étendre leur présence militaire dans ce qu’ils appellent le Grand Nord : le cercle polaire et les eaux qui s’y relient, les mers de Barents et de Norvège, ainsi que la mer Baltique.

Israël est en train de préparer l’attaque contre l’Iran

par Manlio Dinucci, Il manifesto publié en français dans Mondialisation.ca, Le 18 juillet 2009

Le déploiement des sous-marins Dolphin et navires de guerre israéliens en Mer Rouge “doit être pris au sérieux : Israël est en train de se préparer à la complexité d’une attaque contre l’Iran”. C’est ce qu’a déclaré au Times de Londres, hier, un fonctionnaire israélien de la défense.

Sous-marin Dolphin

Il a en outre confirmé l’existence d’un accord avec l’Égypte pour le transit des unités militaires par le canal de Suez (voir il manifesto de mercredi 15 juillet), en ajoutant que les gouvernements des deux pays sont unis par une “méfiance commune vis à vis de l’Iran” (« shared mutual distrust of Iran ») et qu’Israël est en train de renforcer ses liens avec “certains pays arabes, qui craignent eux aussi la menace nucléaire iranienne”. (« certain Arab nations just as wary of the Iranian nuclear threat »)

Ainsi Israël, le seul pays de la région à posséder des armes nucléaires (dont sont armés aussi les Dolphin) et qui refuse le Traité de non-prolifération, prend la tête d’une croisade à laquelle participent certains gouvernements arabes, contre la “menace nucléaire” de l’Iran, pays qui a adhéré au Tnp et qui est donc soumis à des contrôles de l’Agence internationale pour l’énergie atomique.

Celle-ci a confirmé n’avoir “aucune preuve que l’Iran soit en train d’essayer de produire une arme nucléaire”.

Les sous-marins et les navires de guerre d’Israël sont en Mer Rouge non seulement pour préparer l’attaque contre l’Iran, écrit hier Haaretz, mais aussi « pour empêcher le trafic d’armes de l’Iran vers la Bande de Gaza » par mer et à travers le Soudan.

On accuse donc l’Iran d’armer et d’encourager les Palestiniens à la guerre, en effaçant ce qui ressort de l’enquête de l’association israélienne “Breaking the silence”, démontrant que l’opération « Plomb durci » a été décidée sur la base d’un calcul politique : terroriser les Palestiniens en perpétrant des massacres de civils.

Et il n’est pas crédible que dans la Bande de Gaza, où même les aides humanitaires n’arrivent pas à entrer, un flux d’armes puisse arriver d’Iran.

Et c’est la secrétaire d’État étasunienne, Hillary Clinton, qui est venue prêter main forte au gouvernement israélien, en lançant un “ultimatum à l’Iran” pour qu’il “se joigne à la communauté internationale en tant que membre responsable”, en cessant de “menacer ses voisins et de soutenir le terrorisme”.

Elle a réaffirmé que « l’Iran n’a pas le droit d’avoir une capacité nucléaire militaire » (que par contre les USA ont le droit d’avoir, en possédant les plus puissantes forces nucléaires du monde), et que les USA sont décidés à empêcher qu’il ne l’acquière.

Elle a ainsi déclaré : « nous n’hésiterons pas à défendre nos amis, nos intérêts et surtout notre peuple avec vigueur et, si c’est nécessaire, avec la force militaire la plus puissante du monde ».

Le message à Téhéran est sans équivoque : si Israël attaque l’Iran et si celui-ci répond avec ses missiles (non nucléaires), les États-Unis soutiendront Israël avec « la force militaire la plus puissante du monde ».

A ce point-là, il reste aux analystes à comprendre en quoi la politique extérieure de l’administration Obama diffère de celle de l’administration Bush.

Reçu de l’auteur et traduit par Marie-Ange Patrizio

Édition de vendredi 17 juillet de il manifesto

Manlio Dinucci est géographe, spécialiste en géopolitique et journaliste. Manlio Dinucci est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Manlio Dinucci publiés par Mondialisation.ca

Habib Ouane : "Les pays les plus pauvres vont souffrir encore plus dans les mois à venir sous l’effet de la crise"

LE MONDE 17.07.09 15h21

Après les années de la planification et celles des programmes d’ajustement structurels sous la houlette des bailleurs de fonds, les pays les plus pauvres doivent "réinventer" leurs Etats respectifs pour fabriquer un nouveau modèle de développement.

© Finbarr O’Reilly / Reuters Selon Habib Ouane, directeur de la division Afrique de la Cnuced, la crise alimentaire devient chronique dans les pays les plus pauvres

C’est la proposition centrale du rapport 2009 de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les pays les moins avancés (PMA), publié jeudi 16 juillet. Elle est défendue par le Malien Habib Ouane, directeur de la division Afrique de l’institution.

Sur 49 "pays les moins avancés", 33 sont en Afrique

Etablie par les Nations unies selon le revenu par habitant, un indice composite fondé sur la malnutrition, la santé, la scolarisation et la vulnérabilité économique, la liste des pays les moins avancés en comporte 49 dont 33 sont situés en Afrique subsaharienne, 10 en Asie, 5 dans le Pacifique et un dans les Caraïbes.

Le produit intérieur brut par habitant de ces pays est inférieur à 527 euros. La population des PMA devrait atteindre 1,3 milliard d’habitants en 2030, contre 670 millions en 2000.

Redoutez-vous des effets accrus de la crise dans les pays les plus pauvres ?

Sous l’effet conjugué des baisses de la demande globale dans le monde, des cours des matières premières et des flux d’investissements directs étrangers qui ont déjà chuté de 20 % en 2008, les pays les plus pauvres vont souffrir encore plus.

La diminution des transferts financiers des travailleurs immigrés, qui devraient atteindre 7 à 8 % en 2009, nous préoccupe aussi. Cela aura des conséquences sur le panier de la ménagère, mais aussi sur les performances en matière de réduction de la pauvreté, car 15 % de ces sommes sont consacrés à des programmes d’investissement.

Vous insistez sur la nécessité de repenser l’Etat dans les pays les plus pauvres. Pourquoi ?

Il faut réinventer l’Etat dans ces pays mais pas pour les mêmes raisons que dans les pays du Nord qui avaient délibérément donné plus d’importance à la sphère privée.

Les pays les plus pauvres ont été contraints de se dessaisir de leurs responsabilités à la faveur des programmes d’ajustements structurels. Nous proposons, non pas de revenir à la planification centralisée que certains ont connue au début des années 1960, mais que l’on remette l’Etat au coeur des politiques de régulation et de stimulation de la croissance, à travers des programmes d’investissement publics ciblés.

Cet Etat "développementiste" doit se donner pour mission de promouvoir la création d’un secteur privé significatif et efficace, notamment dans le secteur agricole. Il y a un potentiel inexploité dans ces pays qui passe par une réappropriation des ressources et la création de recettes, notamment fiscales. Il est possible de taxer davantage les activités minières par exemple.

La crise alimentaire devient-elle chronique dans les PMA ?

Les poussées inflationnistes récurrentes sur les marchés à terme, telles qu’elles viennent encore récemment de se produire, laissent craindre que la crise alimentaire s’installe durablement.

Surtout, l’agriculture a été abandonnée tant par les gouvernements que par les bailleurs. Cette transmission perverse des priorités entre les uns et les autres n’est d’ailleurs pas étonnante, les gouvernements se sentant souvent obligés de coller aux demandes des donateurs pour paraître bons élèves.

Un pays comme le Mozambique consacre aujourd’hui moins de 4 % de son budget à l’agriculture, contre 12 % à la bonne gouvernance et au système judiciaire !

L’accaparement de terres cultivables par des groupes étrangers, notamment en Afrique, vous inquiète-t-il ?

Il serait regrettable que des capitaines d’industrie étrangers viennent investir les meilleures terres de ces pays pour produire des biens qui seraient exportés, compromettant ainsi l’accès à des ressources vitales, foncières, hydrauliques et écologiques.

Nous proposons que les institutions comme l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) édictent des règles du jeu en vue de protéger les petits producteurs.

Nous devons préserver la durabilité de l’agriculture. Faute de quoi on risque d’assister à l’augmentation des flux migratoires sauvages.

Propos recueillis par Brigitte Perucca.

Découvrez les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cette information.

patrice cohen 20.07.09 | 04h51

Personne ne parle de la réduction de la population ? Pourtant dans l’article on nous annonce "La population des PMA devrait atteindre 1,3 milliard d’habitants en 2030, contre 670 millions en 2000" Donc les problèmes vont doubler, pas les aides ni les moyens. Et ce n’est pas l’amélioration hypothétique des taxes ou de l’exploitation des terres qui résoudra le problème. A quand des aides adossés à une éducation des femmes ? et un comportement "adulte" des PMA et de leur bailleurs, UE en tête ?

Jacques B. 17.07.09 | 23h23

Le rapport CNUCED tourne autour du pot. Invoquer plus d’aide des PMA d’Afrique subsaharienne à leur agriculture sans mieux protéger leur marché ni mentionner l’OMC et le libre-échange (APE) imposé par l’UE les privera de moyens. Si le rapport demande de ne pas baisser les tarifs douaniers, son Directeur-général a dit hier sur CNN qu’il ne plaide pas pour des politiques de prix mais de subventions. Mais lesquelles puisqu’il estime qu’il ne faut pas compter sur la hausse des transferts Nord-Sud ?

Démographie Responsable 17.07.09 | 16h47

Dans sa lutte contre la pauvreté, Mr Habib Ouane a tendance à faire l’impasse sur le fait majeur que son propre pays (le Mali) détient avec le Niger voisin le triste record du monde du taux de natalité : soit plus de 6 enfants en moyenne par femme. Tant que durera la négation de cette réalité, les peuples des pays les moins avancés resteront dans cette situation précaire et révoltante...

G8 - 20 milliards de dollars pour la faim

le 10/07/2009 - 18h07

Au dernier jour de leur sommet, les huit pays les plus riches, rejoints par les nations émergentes et africaines, ont abordé la question de la sécurité alimentaire. Ils ont finalement décidé de débloquer 20 milliards de dollars sur trois ans pour lutter contre la faim dans le monde.

Crédit Photo : TF1-LCI Famine

Transformé de fait en "G13" jeudi pour notamment parler du climat avec les pays émergents du G5 (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine, Mexique), le G8 s’est encore agrandi vendredi pour son troisième et dernier jour.

Plusieurs nations africaines étaient en effet présentes à L’Aquila pour aborder la question de la sécurité alimentaire, qui a défrayé la chronique ces derniers mois avec les "émeutes de la faim".

La FAO, agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, décompte désormais plus d’un milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde, soit 100 millions de plus que l’an dernier.

Pour aborder sur le sujet, l’Algérie, l’Angola, l’Egypte, l’Ethiopie, la Libye, le Nigeria, le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Union africaine étaient ainsi représentés dans la ville italienne des Abruzzes.

Avant cette réunion, les huit pays les plus industrialisés (France, Etats-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Japon, Canada, Russie) avaient prévu de débloquer 15 milliards de dollars sur trois ans.

C’est finalement 20 milliards (14,3 milliards d’euros) qui seront distribués. Cet argent doit surtout permettre d’accroître les investissements dans l’agriculture dans les pays en développement.

"Nous (...) demeurons profondément préoccupés par la sécurité alimentaire mondiale, l’impact de la crise financière et économique et la flambée des prix alimentaires de l’année dernière, qui touche les pays les moins à même de faire face à l’aggravation de la faim et de la pauvreté", indique une déclaration intitulée "Initiative de L’Aquila sur la sécurité alimentaire".

"Si les prix des denrées alimentaires de base ont baissé depuis leur niveau record de 2008, ils restent historiquement élevés et instables", s’inquiètent les huit "grands".

Le G8 a également approuvé des principes sur "l’investissement agricole international", pour éviter que des pays pauvres ne dilapident les terres vivrières, alors que les investisseurs étrangers se ruent sur les parcelles cultivables, en Afrique notamment.

Les pays industrialisés ont aussi annoncé le renforcement de leur partenariat pour améliorer l’accès à l’eau sur le continent africain.

Dernier sommet à 8 ?

Sur un tout autre sujet, le G8 a donné deux mois à l’Iran, suspecté de développer un programme nucléaire militaire, pour répondre à une offre de dialogue de la communauté internationale.

Barack Obama a une nouvelle fois appelé Téhéran à saisir cette offre, en rappelant que le G8 avait fait part de sa préoccupation après les événements "terribles" survenus après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad. "Nous n’allons pas attendre indéfiniment", a-t-il lancé.

Barack Obama a également dit sa préférence pour un élargissement de ce G8 à l’avenir à plusieurs pays émergents et pour une réduction de ces réunions internationales.

La décision ne sera prise que dans les mois à venir, mais ce G8 organisé en Italie pourrait donc être le premier et le dernier auquel il aura participé.

Manifestation de sinistrés et d’altermondialistes

Plusieurs milliers d’habitants de L’Aquila et des altermondialistes ont manifesté vendredi contre le sommet du G8 dans la capitale des Abruzzes.

Le cortège, une "marche pacifique", était initialement organisée par des comités de citoyens de L’Aquila, mais plusieurs mouvements altermondialistes ont par la suite appelé à s’y joindre, au point de constituer le gros des protestataires.

La tension était forte entre forces de l’ordre et manifestants, qui ont mis deux heures et demie sous un soleil de plomb pour parcourir le trajet.

Les plans de guerre de l’OTAN pour le Grand Nord : Militarisation de l’Arctique : Scandinavie et mer Baltique

par Rick Rozoff,Mondialisation.ca, Le 8 juillet 2009

Depuis le début de l’année, les États-Unis et l’OTAN ont indiqué à maintes reprises en paroles et par des actes leur intention d’établir leur revendication territoriale et d’étendre leur présence militaire dans ce qu’ils appellent le Grand Nord : le cercle polaire et les eaux qui s’y relient, les mers de Barents et de Norvège, ainsi que la mer Baltique.

Rives de la Mer Baltique

Le 12 janvier 2009 Washington a émis la Directive présidentielle de sécurité nationale 66 qui contient la prétention belliqueuse que « les États-Unis ont des intérêts de sécurité nationale fondamentaux et étendus dans la région de l’Arctique et sont disposés à agir indépendamment ou en conjonction avec d’autres États pour protéger ces intérêts [qui] comprennent la défense anti-missile et l’alerte avancée ; le déploiement de systèmes marins et aériens pour le transport maritime stratégique, la dissuasion stratégique, la présence maritime et les opérations de sécurité maritimes »[1]

Plus tard le même mois l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) tenait une conférence sous le thème « Perspective en matière de sécurité dans le Grand Nord » dans la capitale de l’Islande à laquelle ont assisté le secrétaire général de l’alliance et ses plus hauts commandants militaires.

Cette initiative concertée a été abordée dans un article précédent de la présente série[2] et les plans de l’Occident d’empiéter sur le territoire arctique et confronter la Russie dans la région occidentale de l’océan dans un autre.[3]

Les pays membres de l’OTAN, individuellement et collectivement, ont multiplié les efforts depuis un mois pour accroître de façon impressionnante leur présence militaire et leur capacité de combat dans le Grand Nord.

La Suède : Le champs d’essai et de bataille de l’OTAN

Un exemple de cette campagne agressive et inquiétante nous est donné par les manoeuvres militaires Loyal Arrow 2009 de l’OTAN, qui ont lieu présentement et durent dix jours, en Suède, qu’un des quotidiens américains à grand tirage décrit comme « une force à action rapide de l’OTAN [...] sur un pied de guerre dans la Laponie suédoise » avec la participation « de dix pays, 2 000 soldats, un porte-avions et 50 chasseurs, dont le F-15 Eagle de l’armée de l’air des États-Unis, à des exercices de guerre près de territoires arctiques contestés ».

Le quotidien ajoute que « le choix de l’endroit pour tenir des exercices de guerre reflète l’importance stratégique grandissante de l’Arctique, qui renfermerait, selon des estimés, le quart des réserves de pétrole et de gaz naturel de la planète. [...] »[4]

Un site web de l’OTAN offre les détails suivants :

« Dix pays membres et non membres de l’OTAN participent à l’exercice aérien Loyal Arrow 2009, du 8 au 18 juin 2009, en Suède. Une cinquantaine d’avions à réaction rapides, qui seront basés à l’aile de Norrbotten, en Suède, participeront à l’exercice. Le but de l’exercice est de former des unités sélectionnées des quartiers généraux de la composante de l’air de la force conjointe de la Force de réaction de l’OTAN dans la coordination et la conduite d’opérations aériennes. De plus, des appareils du système aéroporté de détection et de contrôle (AWACS) de l’OTAN et d’autres avions et hélicoptères de transport soutiendront les exercices. Certaines unités participantes voleront en provenance de bases situées en Norvège et en Finlande.

« L’exercice est basé sur un scénario fictif. Dans ce scénario, des éléments de la Force de réaction de l’OTAN (NRF) [...] seront déployés dans un théâtre d’opération. La NRF a été créée pour donner à l’Alliance un outil efficace face aux nouvelles menaces à la sécurité du XXIe siècle. Il s’agit d’une force multinationale et conjointe pouvant être déployée rapidement, munie d’équipements modernes pouvant accomplir n’importe laquelle des missions de l’Alliance, où et quand elles sont nécessaires, telles que mandatées par le Conseil de l’Atlantique Nord.

« Environ 800-900 soldats d’Allemagne, de Finlande, du Royaume-Uni, d’Italie, de Norvège, de Pologne, du Portugal, de Suède, de Turquie et des États-Unis ainsi que la composante de détection aérienne avancée y participeront. »[5]

Le personnel de l’armée de l’air des États-Unis est arrivé par avion de la base qu’utilisent les États-Unis à Mildenhall, en Angleterre, et « des équipages de l’air et de terre de l’armée de l’air des États-Unis en Europe ont rejoint des unités militaires d’une dizaine d’autres pays le 8 juin. [...] »[6]

Les exercices de guerre ont leur base à la baie de Botnie dans le nord de la mer Baltique et il s’agit de la plus grande démonstration de la puissance aérienne de l’histoire dans cette région.

Le premier jour des exercices, le 8 juin, on rapportait que « l’exercice aérien Loyal Arrow sous la conduite de l’OTAN a commencé dans le nord de la Suède aujourd’hui. Le porte-avions britannique HMS Illustrious [avec 1 000 soldats à son bord] est arrivé dans la baie de Botnie, 50 aéronefs et 2 000 personnes, l’équipage du porte-avions y inclus, provenant de dix pays participeront au plus grand exercice d’entraînement aérien de l’histoire dans la baie finlandaise-suédoise de Botnie. »[7]

La base aérienne de Lulea en Suède, celles de Bodo en Norvège et d’Oulu en Finlande sont utilisées dans ces exercices de guerre de l’OTAN.

Les exercices Loyal Arrow sont basés sur un « scénario fictif » dans lequel « La Force de réaction de l’OTAN (NRF) est déployée dans un théâtre d’opération, le Lapistan.

« Le Lapistan est un pays instable, non démocratique fictif gouverné par une clique militaire qui accueille des camps d’entraînement de terroristes. Le scénario est centré sur un conflit entourant le pétrole et le gaz naturel avec la Botnie, un pays voisin fictif membre de l’OTAN, avec la participation de pays fictifs neutres, le Nordistan et la Suomie, qui sont une référence à la Norvège et à la Finlande. »[8]

Lorsque les exercices ont commencé, Stefan Lindgren, vice-président de Solidarité afghane en Suède, a déposé une plainte auprès du protecteur du citoyen en matière de discrimination et dit que les exercices de guerre de l’OTAN sont à la fois une diffamation des Samis et des musulmans en Suède. La terminaison « istan » rélève un lien mentalement avec la guerre de l’OTAN en Afghanistan.

Les Samis, un peuple autochtone de la région, ont protesté contre l’utilisation du terme « Laps », interdit en Suède, et contre la description de l’exercice.[9]

Un journal de la presse à grande diffusion explique la controverse dans les termes suivants : « Les principaux habitants autochtones du nord de la Norvège, le peuple sami, sont mécontents du fait que le "pays ennemi" dans le scénario de guerre s’appelle "le Lapistan" et se sont joints aux manifestatations contre l’OTAN. Le nom a été inventé par l’OTAN et ressemble à l’expression "Lapps" qui est désobligeante envers les Samis. »[10]

Le quotidien américain The Christian Science Monitor y ajoute ces citations dans son édition du 11 juin :

« "Ces exercices augmentent le risque de conflit", dit Anna Ek, présidente de la Société pour la paix et l’arbitrage de la Suède. "Ils envoient des signaux offensants et agressifs. Devrions-nous vraiment nous préparer à un conflit avec la Russie alors qu’existe encore la possibilité de coopération dans l’Arctique ?"

« "Ni le parlement, ni le comité de la Défense n’a été informé de l’ampleur de cet exercice", dit Peter Radberg, député du Parti vert. "Cela ressemble à un effort de promotion de l’OTAN en Suède. [...] Cela risque de provoquer une escalade militaire dans une région où nous devrions désarmer." »[11]

Non seulement la sécurité, le bétail et le statut même des Samis ont-ils été mis en péril dans le nord de la Suède, mais l’exercice Loyal Arrow 2009, en conjonction avec d’autres exercices et initiatives militaires que nous examinerons plus tard, vise directement la Russie, le seul rival de l’OTAN dans la course à la domination de l’Arctique.

Le groupe OTAN Hors de la Suède a organisé plusieurs actions à Lulea (le site de la base aérienne suédoise utilisée dans les exercices d’entraînement) et manifesté contre l’utilisation du comté de Norrbotten comme terrain d’entraînement et champ de tir pour de possibles actions futures au pays et à l’étranger.

Anna-Karin Gudmundson de cette organisation a dit : « Ces exercices peuvent être perçus comme étant très provocateurs. La région de la mer de Barents est une région névralgique par son emplacement par rapport à l’Arctique. Avec tout ce qui se dit au sujet de la fonte des glaces et la rivalité pour les ressources naturelles, cela pourrait ressembler à une démonstration de force de la part de l’OTAN. »[12]

Ofog, un autre groupe suédois qui milite pour la paix, a annoncé le 8 juin qu’il envoyait des militants dans un champ de bombardement près de la base aérienne de Vidsel dans le Norrbotten pour « arrêter les préparatifs pour des crimes de guerre » et pour « empêcher l’OTAN de continuer de bombarder la région ».[13]

Le groupe a émis un communiqué dans lequel il affirme : « Comme l’OTAN, nous serons aussi dans les airs, au sol et en mer. Nous ferons tout en notre pouvoir pour montrer à l’OTAN que ses affaires sont répugnantes et mortelles. »

« L’OTAN n’est pas une alliance de défense. Elle est le plus grand club d’armements nucléaires et la plus grande machine de guerre du monde. »[14]

Le deuxième jour des exercices, le 10 juin, cinq membres de l’Ofog ont été arrêtés après être entrés sur le champ de bombardement.

Six autres ont été arrêtés alors que les bombardements continuaient et une des militantes de l’Ofog sur les lieux, Miriam Cordts, a dit : « L’OTAN est la plus grande machine de guerre et le plus grand club d’armements nucléaires au monde.

Cet exercice aérien dans le nord de la Suède est son plus grand exercice cette année et est conçu pour accroître la capacité de la Force de réaction de l’OTAN à attaquer à n’importe quel moment.

Quatre-vingt-dix pour cent de ceux qui sont tués dans les guerres de l’OTAN sont des civils. Nous avons la responsabilité en tant qu’êtres humains de tout faire pour stopper cet exercice. »[15]

L’intention des militants de l’Ofog était d’arrêter les bombardements par leur présence, mais les exercices de l’OTAN ont continué.

Un porte-parole du groupe a commenté : « Nous savons que l’OTAN bombarde des civils, mais c’est la première fois qu’elle menace de bombarder des civils en Suède. »[16]

Bien qu’elle ne soit pas encore membre à part entière de l’OTAN, la Suède est l’hôte de ces exercices par ses obligations envers le Partenariat pour la paix de l’Alliance et elle s’approche ainsi toujours plus de l’intégration complète à l’OTAN malgré l’opposition de la majorité des Suédois.

La Suède dans l’OTAN : La neutralité au passé

L’incorporation de la Suède à l’OTAN est préparée de façon méthodique depuis plusieurs années.

À la mi-mai, la député et responsable du Parti libéral en matière de politique étrangère Birgitta Ohlsson a déclaré : « Pour moi, et pour le Parti libéral (Folkpartiet), cela prouve plus que jamais que la Suède doit être membre de l’OTAN. Les partis politiques ne peuvent pas seulement suivre l’opinion publique, ils doivent aussi l’influencer, et l’isolationnisme est très passé. »[17]

Un peu après, le ministre de la Défense Sten Tolgfors a annoncé « la plus grande restructuration des forces armées de la Suède de l’ère moderne » et que « la Suède aura pour la première fois en plusieurs décennies une organisation de défense ».

Il a clarifié son message en ajoutant : « Aujourd’hui, nous avons une force avec une organisation à des fins nationales, basée sur un système de conscription, et une autre à des fins internationales, basée sur les unités permanentes.

« Nous allons réformer notre défense en partant des leçons apprises de notre position au rang des premières nations dans le Groupe de combat nordique. Nous aurons à l’avenir une défense basée sur un groupe de combat.

« Nous avons bâti le Groupe de combat nordique ensemble. Nous sommes en Afghanistan avec la Finlande. »

On a vu que l’Afghanistan n’était pas la seule raison de l’intensification de la militarisation de la Suède et de son intégration aux structures de l’OTAN lorsque Tolgfors a dit au sujet des exercices Loyal Arrow en juin : « La Russie a certainement haussé le ton ces dernières années [...]. »[18]

Deux jours plus tard il s’est rendu au quartier général de l’OTAN à Bruxelles pour y rencontrer Jaap de Hoop Scheffer et « informer le secrétaire général de la transformation prochaine des capacités de défense de la Suède, pour rendre les forces suédoises plus efficaces, plus déployables et plus aptes à mener des opérations internationales. »[19]

Quatre jours avant le début des exercices de guerre Loyal Arrow, l’ambassadeur de la Suède en France, Gunnar Lund, « parlant au nom du ministre des Affaires étrangères de la Suède Carl Bildt », a encouragé l’utilisation d’un contingent de cinq pays nordiques des groupes de combat de l’Union européenne (qui agirait sous la conduite de l’OTAN par l’entremise du Berlin Plus et d’ententes connexes) lorsqu’il a dit : « Du côté militaire, j’aimerais attirer votre attention sur l’utilisation de groupes de combat, un outil qui pourrait s’avérer très utile pour appuyer la paix et la sécurité internationales. »

Le gouvernement suédois a dit regretter que l’UE n’ait employé plus tôt le Groupe de combat nordique (avec des forces de la Suède, de la Finlande, de la Norvège, de l’Islande et de l’Estonie) et n’ait pas « donné feu vert à son envoi au Tchad et en République centrafricaine l’année dernière. »[20]

(La Suède, la Finlande et l’Irlande sont trois des cinq pays encore neutres nominalement, les deux autres étant la Suisse et l’Autriche. Les cinq ont maintenant déployé des contingents militaires de diverses grandeurs pour servir dans la Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan sous la conduite de l’OTAN. En Suisse, un groupe militant pour la paix, Suisse sans Armée, qui « accuse le gouvernement de chercher à diriger la Suisse neutre vers l’alliance militaire qu’est l’OTAN », a récemment présenté au parlement fédéral une pétition de plus de 100 000 signatures, le nombre requis pour déposer un projet de loi, contre le projet d’achat de nouveaux chasseurs pour assurer l’interopérabilité de l’OTAN.)

Une frontière de 1 300 km avec la Russie : La Finlande intégre l’OTAN

Le mois dernier il y a eu en Finlande une rencontre des ministre de la Défense des pays nordiques (Suède, Finlande, Danemark, Norvège et Islande, qui n’est pas la même chose que le groupe ministériel de la Défense des pays nordiques et baltes) où les ministres des cinq pays ont « discuté des développements en matière de sécurité dans le nord de l’Europe et échangé les points de vue sur les processus de transformation de la défense nationale en cours » et « évalué les défis communs en Afrique et en Afghanistan ».

« Les ministres ont discuté des développements dans le Grand Nord et des possibilités d’une coopération nordique dans la région.

« Ils ont également analysé les possibilités de rehausser la coopération nordique dans le mer Baltique. »[21]

La réunion a eu lieu un peu après que « l’ex-ministre des Affaires étrangères de la Norvège Thorvald Stoltenberg [...] a conclu dans un rapport sur la coopération de défense nordique que les cinq pays nordiques doivent renforcer leur coopération de sécurité dans l’Arctique [...]. »[22]

Moins d’une semaine plus tard des pilotes de l’armée de l’air des États-Unis étaient en Finlande pour entraîner des pilotes finlandais dans la procédure de ravitaillement en vol comme on en utilise dans les missions et opérations militaires à long cours.

Selon l’officier des opérations pour le 21e Escadron de combat de l’armée de l’air de la Finlande, « un capitaine qui a demandé l’anonymat en raison de la politique gouvernementale », les exercices d’une semaine avec la participation de Hornets F-18 de la marine et d’un Stratotanker KC-135 de l’armée de l’air ont « aidé l’escadron, et tout le service, à satisfaire à un critère établi par le gouvernement pour pouvoir être déployé à l’extérieur de la Finlande pour soutenir les forces de l’OTAN. Bien que la Finlande ne soit pas membre de l’OTAN, elle fait partie du programme du Partenariat pour la paix de l’alliance, que soutient également l’armée de l’air des États- Unis en Europe (USAFE).

« Cela nous ouvre les yeux sur un champ d’opération beaucoup plus étendu. »

Le rapport duquel est tirée cette phrase informe les lecteurs que « c’est la première fois que l’armée de l’air des États-Unis en Europe déploie un équipe d’avion-citerne en Finlande pour une opération de ravitaillement en vol ».[23]

Le 25 mai dernier, le ministre finlandais du Commerce et du Développement, Paavo Vayrynen, du Parti du Centre, a dit que le partenaire de son parti dans la coalition au pouvoir, le Parti de la coalition nationale, « a mené une campagne soutenue pour créer une opinion publique favorable à l’adhésion à l’OTAN ».[24]

Des initiatives semblables, concertées et secrètes, pour entraîner des pays dans l’OTAN contre le gré de la majorité de leur population ont lieu en Suède et à Chypre, entre autres.

Du 1er au 4 juin, le Commandement allié Transformation (ACT) de l’OTAN, basé à Norfolk en Virginie, et les Forces de la défense de Finlande ont participé à un portail d’éducation et de formation des partenaires de l’OTAN (NPETN) à Helsinki.

Un colonel de l’armée de l’air de la Turquie assigné au NPETN a décrit le programme comme étant « essentiellement un réseau humain qui offre un forum aux membres, incluant le Collège de la Défense et le Centre de guerre interarmées et le Centre de formation interarmées de l’OTAN, l’École de l’OTAN, l’École des systèmes de communications et d’information, le Centre de formation opérationnelle d’interdiction maritime et les Centres d’excellence de l’OTAN et les centres d’éducation et de formation militaires de l’OTAN et des pays partenaires ».[25]

La conférence de trois jours n’était cependant pas une affaire bilatérale entre les quartiers généraux de l’OTAN aux États-Unis et en Finlande, puisque des pays de pas moins de cinq continents y ont participé.

« Pour la première fois de l’histoire de la conférence, un représentant de l’Australie, un pays contact de l’OTAN, participera aux discussions. »

Le représentant de la Turquie à l’OTAN précité a dit : « La conférence nous donne l’occasion d’atteindre nos objectifs parce que nous aurons plus de contribution de nos pays partenaires, des représentants de l’OTAN, du Partenariat pour la paix, du Dialogue méditerranéen et de l’Initiative de coopération d’Istanbul, de Pays Contacts. »[26]

Avec les 28 pays membres à part entière de l’OTAN, les 25 candidats du Partenariat pour la paix, les sept membres du Dialogue méditerranéen, les six de l’Initiative de coopération d’Istanbul (le Conseil de coopération du golfe Persique) et plusieurs pays contacts comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud, cela représente au total près du tiers des 192 pays du monde.

Le jour où la Conférence de l’OTAN s’est terminée, dans la capitale finlandaise, la police de ce pays a arrêté six militants pour la paix pour avoir peint des symboles de l’OTAN en rouge(-sang) sur les murs du quartier général du Commandement de la Défense finlandaise à Helsinki.

Le groupe Muurinmurtajat a émis un communiqué dans lequel il affirme avoir « voulu attiré l’attention sur le travail pratique qui se fait pour rapprocher militairement la Finlande de l’OTAN au Commandement de la Défense ».[27]

Quatre jours plus tard, l’Agence de consultation, de commandement et de contrôle de l’OTAN (NC3A) a signé un protocole d’entente avec la Finlande sur la technologie de la défense.

« La Finlande participe depuis longtemps au programme du Partenariat pour la paix de l’OTAN et a une solide histoire de contribution aux missions et exercices de l’OTAN.

« La Suède fut le premier partenaire à signer une entente semblable avec la NC3A en 2007. »[28] Le même jour, les forces armées finlandaises ont commencé « leur plus grand exercice militaire en plusieurs décennies ».

Maanvyory 2009 (raz-de-marée 2009) comprend la participation de « 18 000 militaires, dont 7 000 réservistes des trois branches du service ».[29]

La Norvège : L’armée de l’OTAN entre dans l’Arctique

Le 2 juin on a annoncé que la Norvège déplacera le quartier général de son Commandement opérationnel du sud du pays, dans le nord de Stavanger, à Reitan, à l’extérieur de Bodo, « faisant ainsi de la Norvège le premier pays à déplacer son commandement militaire dans l’Arctique ».

« Ce déplacement correspond au déplacement de l’attention du gouvernement vers les régions du Nord. Avec son nouvel emplacement à l’intérieur du cercle polaire, le commandement opérationnel suprême de la Norvège sera directement en contact avec toutes les questions concernant le Grand Nord. »[30]

Lors d’une rencontre des parlementaires de l’OTAN à Oslo du 22 au 26 mai, le secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer a eu des entretiens avec le premier ministre Stoltenberg, le ministre des Affaires étrangères Store et le ministre de la Défense Strom-Erichsen et une audience avec le roi Harald V. « Les discussions ont centré sur les plans de l’OTAN après son sommet, y compris la mise à jour prochaine du Conseil stratégique de l’Alliance, les relations avec la Russie et les nouveaux défis de sécurité des alliés. »[31]

À la même rencontre des parlementaires de l’OTAN, des membres du cabinet norvégien ont dit aux participants que « l’OTAN devrait accroître son rôle dans le Grand Nord », tandis que le secrétaire d’État à la Défense Espen Barth Eide a insisté pour que « la prochaine réorganisation de la structure de commandement de l’OTAN tienne compte du Grand Nord [...]. »[32]

L’ambassadeur de la Norvège à l’OTAN, Kim Traavik, a accompagné les ambassadeurs de cinq confrères de l’OTAN dans un « voyage d’étude » dans le nord du pays après la rencontre des parlementaires pour inspecter le site prévu du future conflit.

Une semaine auparavant, la ministre de la Défense de la Norvège Anne-Grete Strom-Erichsen « a souligné l’importance de formuler une position commune sur les questions de défense et de sécurité concernant le Grand Nord. La ministre a particulièrement insisté sur la nécessité de "rehausser la pertinence de l’OTAN". À la lumière de la récente poussée de la Russie sur le plan militaire et économique dans l’océan Arctique, Strom-Erichsen voit une source d’inquiétude potentielle de déstabilisation dans la région. »[33]

Dans ses propres mots :

« L’Alliance est au coeur de la stratégie de sécurité et de défense de tous les États de l’océan Arctique sauf un. Elle n’a donc pas le choix que de définir son rôle dans la région. Le défi sera de formuler une politique qui répond au intérêts fondamentaux de sécurité de l’Occident [...]. »[34]

Le Commandement allié Transformation, de l’OTAN, effectue une démonstration d’interopérabilité de coalition (CWID) à Lillehammer, en Norvège, du 1er au 26 juin « avec un accent particulier sur ce qui sera déployé dans des opérations menées par l’OTAN comme une riposte de l’Article 5, la Force internationale de sécurité et d’assistance (ISAF), Active Endeavour et la Force du Kosovo ou au sein d’une Force de réaction de l’OTAN (NRF) [...]. »[35]

Une riposte de l’Article 5 est une invocation de la cause sur l’aide militaire collective de l’OTAN, comme cela se fait depuis près de huit ans avec la guerre en Afghanistan.

Le 16 juin on rapportait que les exportations d’armements de la Norvège avaient atteint un record et que « la majeure partie des exportations de matériel de défense norvégiennes se font vers les pays membres de l’OTAN ainsi que la Suède et la Finlande ».[36]

Région de la Mer Baltique

Nouveaux empiétements sur la Russie : L’OTAN et la mer baltique

On rapportait à la fin du mois dernier que l’OTAN continuera ses patrouilles aériennes en rotation au-dessus de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie au moins jusqu’en 2020.[37] Comme l’ont souligné des représentants russes, les avions de guerre de l’OTAN qui y participent sont à cinq minutes de vol de Saint-Pétersbourg, la deuxième plus grande ville de la Russie.

Les exercices multinationaux de la Force de réaction Baltic Eagle de l’OTAN (NRF-14) ont lieu du 2 au 18 juin dans la Zone militaire Adazi, en Lettonie, pour préparer le Bataillon balte de la Lettonie et les forces armées estoniennes et lituaniennes « à tester le niveau de préparation au combat de l’unité ».

« Selon le scénario de l’exercice, les troupes seront déployées dans la région de conflit militaire et se livreront à des opérations de grande envergure. [...] Une quantité importante d’armes et d’équipements modernes, incluant des missiles antichar guidés Spike, des véhicules lourds multifonctionnels 8x8 SISU modernes, des transporteurs de personnel blindés SISU et des fusils d’assaut G36, sera utilisée durant l’exercice [...]. »

Le Bataillon balte est une composante de la Force de réaction de l’OTAN qui, elle, est « une force très préparée et technologiquement avancée de l’Alliance comprenant des composantes terrestres, aériennes, maritimes et spéciales pouvant être déployées rapidement au besoin. Elle est autonome et capable d’accomplir des missions partout dans le monde dans n’importe quel type d’opérations. »[38]

Durant la même période la marine américaine a dirigé les exercices annuels Baltic Operations (BALTOPS) dans la région.

« Les forces maritimes de 12 pays participeront au plus grand exercice naval multinational cette année dans la mer Baltique du 8 au 19 juin.

« L’exercice Baltic Operations (BALTOPS) est un événement annuel qui vise à améliorer l’interopérabilité et la coopération des alliés régionaux » et cette année il comprend des forces navales des États-Unis, de l’Allemagne, du Danemark, de la Grande-Bretagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la France, de la Hollande, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne et de la Suède. »[39]

Y participent le contre-amiral américain John N. Christenson, commandant du 12e Groupe d’intervention porte-avions, et le contre-amiral suédois Anders Grenstad, commandant du Commandement de la composante maritime et l’« équivalent suédois du chef des opérations navales de la marine américaine ».[40]

Cinq jours avant le début des opérations BALTOPS 2009, le USS Mount Whitney (le navire amiral de la 6e Flotte de la marine américaine et le navire de commande et de contrôle du commandant du Commandement interarmées de Lisbonne et de la Force de frappe de l’OTAN, déployée contre la Russie dans la mer Noire après la guerre d’août dernier dans le Caucase) est arrivé près des côtes de la Lituanie et a reçu l’expatrié américain et actuel président de la Lituanie Valdas Adamkus.

Ce dernier s’est servi de l’occasion pour affirmer : « Au nom de toute notre nation, la présence du Mount Whitney est significative pour tout le pays. Elle fait preuve de respect, apporte une force et conviction additionnelles pour combattre pour leur engagement, mais surtout la solidarité de la communauté de l’OTAN. »

Ce à quoi le commandant américain a répondu : « Je désire remercier publiquement la Lituanie pour son [sic] appui au Kosovo, en Irak et surtout en Afghanistan. »[41]

La marine et l’armée de l’air de l’Allemagne retournent dans le voisinage de Léningrad

Le ministre de la Défense de l’Allemagne Franz Josef Jung a fait une tournée des pays baltes la semaine dernière et s’en entretenu avec ses homologues estonien, lettonien et lituanien pour « discuter [...] de questions pressantes au sein de l’OTAN et de l’Union européenne » et pour « renforcer les bons rapports de sécurité avec les trois pays baltes ».[42]

Des avions allemands vont prendre en charge la patrouille balte de l’OTAN plus tard cette année, ce qui ravivera à coup sûr des souvenirs chez les Péterbourgeois assez vieux pour avoir survécu le siège de 900 jours de la ville lorsqu’elle s’appelait Léningrad.

Comme le fera aussi l’arrivée récente de la marine allemande. « Un navire-atelier auxiliaire, sur la dizaine d’unités allemandes, apporte un soutien à plus de 40 navires alliés participant aux exercices Baltic Operations 2009 ici [...]. »[43]

La Pologne : Base principale de l’OTAN dans la mer Baltique

À la mi-mai, un haut représentant de la défense polonaise a déclaré que « la Pologne s’attend à ce qu’une batterie de missiles américains Patriot soit déployé sur son sol en 2009 peu importe que le président Barack Obama choisisse ou non d’aller de l’avant avec les plans de défense antimissile en Europe » et a enjoint l’OTAN « de ne pas négliger les dangers potentiels de sécurité plus près d’elle en Europe et [...] exprimé la disposition [du gouvernement polonais] à accueillir une infrastructure de l’alliance. »[44]

Washington n’a pas tardé à lui rendre la pareille : « Le département d’État des États-Unis a confirmé que la batterie de missiles Patriot sera déployée en Pologne quoi qu’il advienne des plans du système de défense antimissile. »[45]

Trois jours plus tard le Financial Times rapportait qu’en rapport avec le stationnement de missiles Patriot en Pologne par le Pentagone, « les pourparlers vont comme prévu sur l’achèvement des ententes finales en juillet, suivi d’un déploiement de 100-110 soldats américains et de 196 missiles avant la fin de l’année ».

Le quotidien cite le ministre adjoint de la Défense de la Pologne Stanislaw Komorowski qui dit : « Ce sera la première fois que des soldats américains sont stationnés en sol polonais, à l’exception de ceux qui sont venus sous commandement de l’OTAN, prendre part à des exercices, par exemple. [...] Ce sera symbolique pour la Pologne. »[46]

Au début du mois de juin le premier ministre polonais Donald Tusk affirmait « que la Pologne n’a pas changé d’avis concernant le bouclier antimissile américain »[47], en particulier le stationnement de 10 missiles intercepteurs basés au sol à Redzikowo, dans le nord de la Pologne, jadis le site d’une base aérienne de la Luftwaffe de l’Allemagne nazie, un autre parallèle historique qui devrait inquiéter tout Russe informé et sensé.

Vers la fin de la semaine dernière le porte-parole du gouvernement polonais Pawel Gras a dit que « l’accord bilatéral sur le déploiement du bouclier anti-missile parrainé par les États-Unis en Pologne prévoit la livraison d’une batterie prête à au combat » et que les missiles américains Patriot seraient « armés et stationnés en permanence ».[48]

Le même jour le ministre de la Défense de la Pologne Bogdan Klich « a annoncé que l’OTAN établira le Centre de commandement de combat interarmées à Bydgoszcz, dans le nord de la Pologne, suite à une décision des ministres de la Défense à une réunion de l’OTAN à Bruxelles ».[49] Le Centre de commandement de combat interarmées s’ajoutera au Centre de formation interarmées de l’OTAN déjà à Bydgoszcz.

La réunion des ministres de la Défense de l’OTAN a eu lieu à Bruxelles le 11 juin et réunissait les chefs de la défense des 28 pays membres et 22 pays partenaires de l’OTAN. Les chefs de cinquante armées nationales ont discuté de la guerre en Afghanistan, de l’occupation de la province serbe le Kosovo, d’opérations navales près des côtes de la Somalie et du conflit qui oppose la Géorgie et la Russie dans le sud du Caucase.

En plus des échanges des chefs de la cinquantaine de pays sur les opérations militaires, « les membres du Groupe de planification nucléaire se sont consultés sur plusieurs questions importantes relatives à la politique nucléaire de l’Alliance ».[50]

La composante centrale du nouveau Concept stratégique de l’OTAN pour le XXIe siècle en voie de préparation est la continuation et l’intensification de l’avancée de l’alliance vers l’Est, et la Pologne est prévue être le lieu d’une bonne partie de ses déploiements militaires et infrastructures.

Le ministre polonais de la Défense « a souligné le fait que l’OTAN a décidé d’investir de façon importante dans la Pologne en modernisant son infrastructure militaire, y compris les bases aériennes et maritimes ».

Les bases maritimes seront dans la mer Baltique et les bases aériennes à une bonne distance de frappe de la Russie et de ses deux plus grandes villes, Moscou et Saint-Pétersbourg.

Le ministre de la Défense a donné quelques précisions sur les plans arrêtés par l’OTAN jeudi dernier, disant que « l’Alliance a décidé d’ouvrir une nouvelle cellule de l’OTAN, un nouveau régime interarmées au sein de l’OTAN. Selon cette décision, les commandements de trois régiments seront situés à Bydgoszcz. »

« À Bydgoszcz, nous aurons les commandements permanents du bataillon et d’autres composantes : un des six modules interarmées mobiles, une composante de sécurité et des opérateurs de logistique et de soutien. »[51] L’unité stationnée en Pologne sera composée d’environ 200 soldats de l’OTAN.

Plusieurs jours auparavant Klich avait invité les pays baltes, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, ainsi que l’Ukraine, voisin de la Russie, à participer à une brigade d’expédition internationale collective, pour de prétendues opérations de maintien de la paix.

« Le ministre polonais de la Défense [...] a dit que les pourparlers ont porté sur la coopération de l’Ukraine avec l’OTAN et l’Union européenne et sur le rôle de ces pays dans les opérations militaires, y compris la participation de militaires ukrainiens aux opérations en Afghanistan. [...] Les partis ont également discuté de l’aide à l’Ukraine dans ses efforts pour adhérer à l’OTAN. [...]

« Les ministres ukrainien et polonais de la Défense Yuriy Yekhanurov et Bogdan Klich ont invité les pays baltes à se joindre à l’initiative sur la formation d’une brigade conjointe de maintien de la paix. »[52]

La première guerre américaine contre la Russie dans l’Arctique : Leçons apprises et leçons non apprises Du 11 au 21 mai, l’OTAN a tenu ses exercices de guerre annuels Joint Warrior, le plus grand exercice militaire en Europe, près des côtes de l’Écosse dans la mer du Nord, qui est reliée à la mer de Norvège limitrophe à l’océan Arctique.

« Plus de 20 navires de guerre, 75 aéronefs et des centaines de militaires ont été mis à l’épreuve par différents scénarios », dont un dans lequel « un groupe de 33 navires et des marins français ont été envoyés dans la Zone de conflit nordique fictive pour arraisonner les "Draconiens" qui harcelaient "les Calédoniens et les Avaloniens".

« Des soldats, marins et membres d’équipage aérien du Danemark, de la Hollande, de la Belgique et des États-Unis y ont participé. »[53]

Selon la même sourse, les exercices Joint Warrior à l’automne prochain seront rallongés de deux à trois semaines cette année.

Pour ce qui est de la participation des forces américaines aux exercices du mois dernier, « le USS Arleigh Burke (DDG 51), le USS Porter (DDG 78), le USS Philippine Sea (CG 58), le USNS Kanawha (T-AO 193) et le COMDESRON 24 ont pris part à l’engagement du scénario, en plus de vassaux de neuf autres membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Les exercices [Joint Warrior] sont censés améliorer l’efficacité et la préparation au combat de la flotte autant pour la marine américaine que pour les marines alliées. »[54]

À l’autre bout de l’Arctique, du 15 au 26 juin les États-Unis mèneront l’opération Northern Edge 2009 en Alaska avec la participation de « plus de 200 aéronefs, incluant des B-52, des F-16 et des hélicoptères Blackhawk. [...] En plus, le USS John C. Stennis et son groupe d’intervention porte-avions seront dans le golfe de l’Alaska durant les exercices. Le super porte-avions à propulsion nucléaire a une flotte de plus de 70 aéronefs et un équipage de 5 000 marins. »[55]

Dans une critique d’un documentaire parue dans un journal de l’État du Michigan le 28 mai on trouvait le commentaire suivant sur une unité militaire américaine déployée dans la région russe de l’Arctique aux derniers jours de la Première Guerre mondiale :

« Quelques 5 500 soldats furent envoyés à Arkhangel’sk, en Russie, près du cercle polaire, dans le cadre de l’expédition Polar Bear en septembre 1918, deux mois avant la signature de l’armistice qui allait mettre fin à la guerre. L’expédition fut mise en branle après la Révolution russe de 1917, lorsque la Russie signa un accord de paix séparé avec l’Allemagne et se retira de la guerre.

« À la demande insistante de Winston Churchill, qui était alors au War Office britannique, le président Woodrow Wilson [...] accepta de contribuer des troupes pour soutenir l’armée Blanche anticommuniste. Les Américains et quelques Canadiens, qui croyaient se diriger vers la France, furent placés sous commandement britannique. »

Le sénateur Carl Levin était présent au visionnement du document et a dit à l’assistance : « Il y a des leçons à tirer de l’histoire, il y a des leçons à tirer ici. [...] La leçon est que nous devons être clairs dans notre mission. »[56]

Il y a en effet des leçons à tirer. Les troupes américaines combattirent en sol russe et aboutirent du côté des vaincus. Ce n’est pas une leçon que Levin et les dirigeants politiques et militaires des pays de l’OTAN ont apprise et ils risquent de répéter l’erreur sur une échelle encore beaucoup plus grande et dangereuse.

Notes

1. National Security Presidential Directive 66,

2. NATO’s, Pentagon’s New Strategic Battleground : The Arctic,

3. Le Canada, ligne de bataille dans le conflit Est-Ouest dans l’Arctique

4. Christian Science Monitor, 11 juin 2009

5. Allied Air Component Command HQ Ramstein, 9 avrl 2009

6. U.S. Air Forces in Europe, 8 juin 2009

7. Barents Observer, 8 juin 2009

8. "Lapistan" inte bra sager Nato, Norrbottens-Kuriren via Wikipedia

9. Aftonbladet, 5 juin, par voie de Stefan Lindgren

10. Barents Observer, 8 juin 2009

11. Christian Science Monitor, 11 juin 2009

12. Sveriges Radio via Barents Observer, 8 juin 2009

13. The Local, 10 juin 2009

14. The Local, 8 juin 2009

15. De Agneta Norberg

16. Ibid

17. The Local, 12 mai 2009

18. Defense News, 17 mai 2009

19. NATO International, 19 mai 2009

20. Agence France Presse, 3 juin 2009

21. Defense Professionals, 13 mai 2009

22. Barents Observer, 12 mai 2009

23. U.S. Air Forces in Europe, 18 mai 2009

24. NewsRoom Finland, 25 mai 2009

25. NATO International, Allied Command Transformation, 29 mai 2009

26. Ibid

27. Helsinki Times, 4 juin 2009

28. NATO International, 9 juin 2009

29. Finnish Broadcasting Company, 9 juin 2009

30. Barents Observer, 2 juin 2009

31. NATO International, 26 mai 2009

32. Jane’s Defence Weekly, 1er juin 2009

33. Ministre de la Défense de Norvège, 14 mai 2009

34. Ibid

35. NATO International, Allied Command Transformation, 18 mai 2009

36. Norway Post, 6 juin 2009

37. Defense News, 28 mai 2009

38. Ministère de la Défense nationale de Lituanie, 28 mai 2009

39. U.S. Naval Forces Europe, Navy NewsStand, 6 juin 2009

40. Ibid

41. United States European Command, 3 juin 2009

42. United Press International, 9 juin 2009

43. U.S. Naval Forces Europe, 11 juin 2009

44. Reuters, 18 mai 2009

45. Warsaw Voice, 3 juin 2009

46. Financial Times, 21 mai 2009

47. Trend News Agency, 3 juin 2009

48. Xinhua News Agency, 12 juin 2009

49. Polish Radio, 12 juin 2009

50. NATO International, 11 juin 2009

51. Polish Radio, 12 juin 2009

52. Interfax-Ukraine, 29 mai 2009

53. BBC News, 22 mai 2009

54. United States Navy, Navy Newsstand, 22 mai 2009

55. Fairbanks Daily News-Miner, 12 juin 2009

56. Hometown Life, 28 mai 2009

Article original en anglais, , publié le 14 juin 2009.

Traduit de l’anglais par CPML.

Rick Rozoff est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Rick Rozoff publiés par Mondialisation.ca

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